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11.8.17

comment parler des vaccins

lettre envoyée au médiateur du journal le monde

Monsieur le médiateur,
Le journal le monde a créé la rubrique « les décodeurs », avec l’objectif très pertinent, me semble t’il, d’éclairer des sujets sensibles, objets de débats, afin d’aider le lecteur à se faire son opinion. J’en apprécie souvent le contenu.
Permettez-moi dès lors de vous faire part de ma déception de la façon dont a été traitée, dans cette rubrique, la question des vaccins tout au long du mois de juillet. Les argumentaires m’ont semblé sans aucune distance avec ceux émanant du ministère de la santé et des tenant de l’obligation vaccinale élargie, ceux qui avaient une opinion différente apparaissant comme des imbéciles, des manipulés ou des imposteurs manipulateurs. Le journal le monde, que je lis depuis 59 ans (j’avais 11 ans à l’époque) m’avait habitué à plus de recul, plus d’équilibre et plus de discernement,
La question de l’obligation vaccinale est un sujet difficile, controversé, comme l’ont souligné un collectif de chercheurs dans une tribune que vous avez publiée le 31 juillet ; et d’abord pour une raison fondamentale : malgré les immenses progrès de la médecine, malgré l’imposante somme d’observations accumulées, traitées, on ne sait pas encore très bien comment fonctionne le corps humain. Les analyses d’efficacité d’un traitement ou d’une intervention sont de type statistique et gomment la variabilité qui caractérise chaque individu. L’état de santé d’un individu, dépend d’une multitude de facteurs , qui interagissent, on ne sait pas toujours comment. Les effets indésirables sont souvent sous-estimés, surtout si ils se manifestent à long terme.
La science et plus encore la science médicale sont pleines d’incertitude et de controverse, ce qui doit inciter à la modestie, à se méfier des assertions trop catégoriques. Le journal le monde le souligne d’ailleurs de façon fort pertinente, dans de nombreux articles qui traitent de santé publique, par exemple assez récemment quand vous avez décrit la controverse relative aux effets du glyphosate sur la santé humaine. Et vous avez ne même temps mis l’accent sur les enjeux économiques et les relations complexes entre l’univers du business et celui de la science.
Sur un autre registre les notions, essentielles de santé publique et de solidarité doivent être maniées avec prudence, tant elles sont à géométrie variable, en fonction du sujet et de l’intérêt de celui qui les invoque.
L’actualité vous conduira forcément à retraiter de cette question de l’obligation vaccinale. Je croirais utile et cohérent avec vos valeurs, de le faire avec plus de prudence, d’équilibre et de modestie.
Bien cordialement

Pierre-louis Rémy

Inspecteur général des affaires sociales honoraire

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